La Revue Française de Psychanalyse

Le travail de la transformation : de Freud à Bion

Le travail de la transformation : de Freud à Bion

Fernando Riolo est Membre titulaire de la SPI. Il a été membre fondateur du Centre de Psychanalyse de Palerme et Président de la SPI.

Une transformation n’est pas un changement : cela suppose que quelque chose reste inchangé à travers le changement ; autrement, il ne s’agirait pas d’une transformation, mais d’une chose entièrement nouvelle et différente. Ce qui caractérise une transformation est la présence d’éléments invariants entre l’état initial et l’état final de la transformation.

Mon idée est que la théorie de Bion est une transformation de celle de Freud (Riolo, 2007, 2010). Je vais donc comparer brièvement le concept de transformation chez Freud avec celui de Bion, pour en montrer les « invariants ». Et puisque chacun a « son » Freud et « son » Bion, afin de réduire la marge d’interprétation subjective, je vais citer leurs propres termes.

  1. Comme Sabina Lambertucci l’a bien précisé, Freud a utilisé deux mots spécifiques pour le concept de transformation : Umwandlung et Verwandlung, en les distinguant des autres termes d’usage courant. Ces termes sont déjà présents dans l’essai de 1895 sur les psychonévroses, et ils sont employés par la suite pour la transformation du rêve (Traum Umwandlung), les transformations des pulsions (Triebe Umwandlungen), les transformations des affects (Affekt Verwandlung), de la libido (Libido Umwandlung), des défenses (Abwehr Verwandlungen), et aussi du processus analytique (Analysen Umwandlung). Comme on peut le voir, l’emploi de ces termes couvre le domaine entier de la théorie et de la technique. La psychanalyse est déjà, pour Freud, une théorie des transformations.
  2. Le rêve est le domaine où cette théorie trouve sa définition plus précise. La formation du rêve, dit Freud, est le résultat de deux travaux psychiques : le travail de transformation et le travail de déformation, « Die Umwandlungs-Arbeit und die Entstellungs-Arbeit» (Freud, 1900, p. 419). Pourquoi les distingue-t-il ? Le travail de déformation, dit-il, vise à masquer les pensées du rêve afin d’éviter la censure : il s’agit d’un Umformung, d’un « remodelage de forme », dont les facteurs sont la condensation et le déplacement. « Mais il y a un troisième facteur, ajoute-t-il : la condition de la figurabilité (Darstellbarkeit), qui dépend de la matière dont est fait le rêve » ; ce qui implique « la transformation du contenu idéatif en images visuelles (visuellen Bildern) » (Freud, 1900, p. 349).

Les deux aspects du travail du rêve sont donc de nature différente : l’un, l’Entstellungsarbeit consiste en un « changement de forme », l’autre, l’Umwandlungsarbeit, en un « changement d’état » : de l’état de représentation de mot à celui de représentation de chose ; et là où le premier est fonction de la censure onirique, le second ne dépend pas de la censure, mais de la nature de la pensée onirique : une pensée, dit Freud, totalement différente de la pensée consciente, et dont le seul but est de « transformer ». C’est ici que nous trouvons le premier invariant commun à Freud et à Bion : la considération du travail du rêve comme une pensée transformationnelle qui se sert uniquement d’éléments visuels.

Et c’est un invariant crucial pour Freud, puisqu’il éprouve le besoin de le souligner à nouveau en 1925, ajoutant une note à la Traumdeutung dans laquelle il reproche aux analystes « d’être coupables d’un malentendu : ils considèrent le contenu du rêve comme l’essentiel du rêve, alors que c’est seulement dans le travail du rêve que l’essence du rêve doit être placée, car le rêve n’est rien d’autre qu’une forme particulière de pensée » (Freud, 1900, p. 510). Et c’est pour cette raison que le rêve prend valeur de « méthode », de voie, pour découvrir les lois de cette forme de pensée : « Ce qui rend le rêve si inestimable à notre connaissance est le fait que le matériel inconscient, faisant irruption dans le moi, apporte avec lui sa manière de travailler […] De cette façon, nous pouvons apprendre quelles lois régissent le cours des événements dans l’inconscient et en quoi elles diffèrent des lois de la pensée consciente » (Freud, 1938, p. 89).

D’où l’affirmation, décisive, car c’est là le second invariant : « Le processus dont nous parlons [le travail du rêve] n’est donc en aucun cas spécifique au rêve » (Freud, 1900, p. 540).

Et en fait Freud « étend » ce processus à toutes les formations psychiques : aux formations idéatives, aux fantaisies diurnes, aux formations défensives, aux formations symptomatiques, au délire, à l’hallucination – qu’il définit comme « la transformation d’une idée en une image des sens (Verwandlung von Vorstellung in Sinnesbilder), qui se présente comme une “chose en soi” (Selbständig » (Freud, 1900, p. 540) – et que ce terme ait été utilisé par Freud avant de l’être par Bion pourrait être une découverte pour nous.

Le travail du rêve devient finalement le modèle pour le travail de l’analyse : « Le Traumarbeit est le processus de transformation des pensées inconscientes en pensées conscientes ; j’appelle Analysenarbeit la réciproque de ce travail, la transformation inverse » (Freud, 1901, p. 654).

  1. C’est à partir du travail du rêve que Bion développe sa théorie de la pensée. Le point de départ de cette théorie est le même que celui de Freud : la pensée est le résultat de l’échec (Versagung) du principe de plaisir déterminé par l’impact avec la réalité (Freud, 1911, p. 234), dont le prototype est, pour Bion, la rencontre de l’attente (de la « préconception[1]») du sein avec l’absence du sein. Deux conséquences possibles en découlent : « Si la capacité de tolérer la frustration est suffisante, le no-breast devient une pensée, et l’appareil à penser se développe ; au contraire, l’incapacité de tolérer la frustration conduit à un évitement de la frustration. Ce qui devrait être une pensée devient un mauvais objet, indiscernable d’une chose en soi, juste bon à être évacué. Par conséquent, le développement de l’appareil de pensée est entravé, et au lieu de cela, il y a un développement hypertrophique de l’appareil de projection identificatoire » (Bion, 1962a, p. 307).

Cette distinction assume une valeur structurelle dans la pensée de Bion : elle est à la base de la distinction entre les différents types de transformation – rigides, projectives, en hyperbole, en hallucinose – dont dérivent différentes productions : formes, déformations, actions, choses-en-soi.

Toute la théorie de Bion repose sur ces deux piliers, la conception du travail du rêve de Freud et la conception de la projection identificatoire de Klein, qui trouvent dans sa perspective une nouvelle articulation dans le concept de rêverie, en tant que fonction alpha de la pensée de la mère, que Bion assimile au travail du rêve : à savoir, l’activité de transformer les expériences émotionnelles et sensorielles en pensées oniriques. Et « puisqu’il nous permet d’accéder à l’étude de ce processus, dit-il, le rêve garde pour la psychanalyse la place fondamentale que Freud lui avait assignée » (Bion, 1962b, p. 17).

Ce processus représente donc un troisième invariant. Mais, comme toute transformation, il contient aussi un écart : le travail du rêve, pour Bion, se déroule également dans l’état de veille, et opère donc non seulement la transformation de l’inconscient en conscient (comme le rêve nocturne), mais aussi la transformation réciproque, du conscient en inconscient.

Cette théorie est habituellement présentée avec la formule « le rêve crée l’inconscient » et donc comme un renversement de la théorie du rêve de Freud. Mais invoquer ce renversement résulte d’un malentendu. Pour illustrer mon propos, j’utiliserai deux citations :

La première :

Un homme parle avec un ami. Simultanément au fait de parler, il convertit les impressions sensorielles et émotionnelles de cette expérience en images et en pensées de nature visuelle, comme il le ferait s’il dormait. Cela lui permet de transformer une partie des expériences émotionnelles qui le traversent en pensées oniriques, et de maintenir ainsi au niveau de la vie réelle une conscience non perturbée. De même que le rêveur, grâce à son rêve, peut rester endormi, il peut, grâce à son rêve, continuer à rester éveillé, c’est-à-dire inconscient de ces éléments que la barrière constituée par son « rêve » sépare de ses actes et pensées conscients (Bion, 1962b, p. 54).

En d’autres termes, l’exercice du travail du rêve-fonction alpha procède, d’une part, la condition de vigilance consciente, et d’autre part, la production du matériel pour les pensées oniriques, « ce qui rend possible à la fois, dit-il, la pensée du rêve, la pensée inconsciente de la veille, et leur conservation (mémoire) » (ibid.). C’est donc de la pensée inconsciente de la veille, que Bion parle ici, et non de l’Inconscient. La théorie de la fonction alpha, précise-t-il, ne contredit pas la théorie de Freud, mais l’intègre, en affirmant que le travail du rêve est permanent.

Ce que la deuxième citation explicite encore plus clairement : « Freud dit que pour Aristote le rêve est la façon dont notre psyché fonctionne pendant l’état de sommeil ; moi je dis que c’est la façon dont elle fonctionne même lorsqu’elle est éveillée » (Bion, 1958-1979, p. 43). En d’autres termes, « le “travail du rêve-α” est un processus continu, qui est également actif dans la vie de veille, mais qui n’est généralement pas observable à ce moment-là, sauf chez le patient psychotique. […] Je voudrais donc étendre le terme “rêve” pour inclure une série d’événements qui ont lieu dans l’analyse des schizophrènes » (ibid., p. 38-39).

Comme on le voit, Bion n’a pas du tout l’intention de renverser la pensée de Freud (mais plutôt celle d’Aristote) ; au contraire, il parle précisément du renversement effectué par Freud, qu’il propose d’étendre aussi à la pensée de la veille et à la pensée psychotique. Ce qui ne devrait même pas bouleverser un analyste.

Pour résumer : il n’y a pas de nouvelle théorie du rêve chez Bion ; il y a une théorie élargie du « travail du rêve » ; et la théorie élargie, en tant que telle, ne rivalise pas avec la théorie étroite, mais en est un développement. Par conséquent, pour paraphraser Mark Twain, je veux vous annoncer que la nouvelle de la mort de Freud tué par la main de Bion est pour le moins exagérée.

  1. De façon plus générale : Bion n’a remis en question aucune des théories métapsychologiques de Freud : « Je trouve qu’il est souhaitable, écrit-il au début de Transformations, de maintenir une position conservatrice par rapport aux théories psychanalytiques établies […] Ma théorie des transformations et son développement ne se réfèrent pas au corps principal des théories psychanalytiques, mais à la pratique de l’observation psychanalytique » (Bion, 1965, p. 34).

Il ne s’agit donc pas de remplacer les théories de l’inconscient, de la sexualité ou de l’Œdipe, mais d’élargir leur application au domaine de l’observation psychanalytique.

La théorie des transformations a le statut d’une « théorie observationnelle », non pas en conflit avec la théorie générale, mais dans une relation de filiation par rapport à elle. Le principal apport de Bion réside dans la description des différents types de transformation et de leurs règles ; les règles différenciant les processus de transformation intrapsychique – les transformations névrotiques – des processus de transformation intra-extra-psychique – les transformations psychotiques. À mon avis, ces règles ont la même importance que celles qui, énoncées par Freud, régissent les processus primaires, en ce qu’elles élargissent le champ d’observation du dispositif psychanalytique, en lui permettant d’accéder à ce vaste territoire qui est en-deçà et au-delà de la représentation. Comme l’a montré André Green (1993), le champ d’action des deux groupes de transformations dépasse leur définition originaire en tant que mécanismes de défense ; il s’étend à l’ensemble du fonctionnement mental et aux modalités selon lesquelles les forces opposées des pulsions se manifestent : comme capacité de créer des « liens » (symbolisations et objectalisations), ou comme capacité de les détruire (dé-symbolisations et actions). C’est entre ces deux processus que se déroule le destin de la signification : avec l’affect et la représentation à laquelle il est lié, la signification peut être reconnue, ou refoulée, ou projetée, ou déniée, ou expulsée. L’investigation de ces transformations dramatiques est le travail de l’analyse.

  1. Le dernier invariant concerne ce travail : la tâche de la psychanalyse, dit Bion, demeure celle qui a été établie par Freud : la capacité de conduire le patient vers la représentation : de l’expérience des « faits » (O)[2], à la représentation et au signifié des faits.

Et cette tâche ne peut être accomplie dans le seul domaine de la représentation. Elle exige que la représentation soit reliée à l’émotion, puisque la signification est fonction de l’émotion (Love/Hate) qui dirige la transformation, et celle-ci « est fonction de la personnalité, pas de O ». La transformation psychanalytique implique par conséquent la conjonction de trois « liens[3] » : l’expérience sensorielle (O) reçoit son signifié de l’émotion (L, H), sans l’émotion elle est meaningless ; à son tour l’émotion reçoit son signifiant de la représentation (K), sans la représentation elle est nameless, c’est une émotion sans nom.

Mais dans l’analyse, dit Bion, deux personnalités sont présentes : la transformation psychanalytique ne procède donc pas d’un seul sujet : afin que la découverte du signifié de O soit possible, il est nécessaire que le O du patient soit transformé par l’analyste en une représentation de l’analyse, en une interprétation ; ce qui exige que les deux personnalités soient à leur tour liées entre elles et par rapport au même O. Ce qui ne veut pas dire que, pour Bion, la relation entre le patient et l’analyste est aussi l’origine du signifié de O – ce qui ferait de l’analyse un système autoréférentiel, obscurcissant le fait que c’est la réalité du patient qui est la source et le but de la transformation analytique. L’analyse reste pour lui un processus de découverte et non pas de création de la signification :

La valeur de nos interprétations peut être établie en fonction de la nécessité de l’existence de l’analyste pour les pensées exprimées. Plus ses interprétations montrent combien ses pensées, ses connaissances et sa personnalité sont nécessaires à la pensée qu’il formule, plus il y a de raisons de supposer que son interprétation est dépourvue de valeur psychanalytique, c’est-à-dire, qu’elle est sans rapport avec O du patient (Bion, 1970, p. 105).

En d’autres termes, il est nécessaire de supposer que le processus de signification opéré par l’analyse a son origine d’un O qui appartient au monde du patient, avant de se trouver dans le monde de l’analyse. Ce « O » exerce la fonction de référent réel de la signification, plaçant ainsi une contrainte par rapport à une liberté herméneutique par ailleurs incontrôlée.

Je me souviens que, dans les années de ma formation, il y avait une utilisation exhaustive de la théorie kleinienne, en vertu de laquelle l’attention était presque exclusivement dirigée vers la radiographie du monde intérieur, aux objets partiels et aux mécanismes de défense primitifs. Non seulement on ne jugeait pas nécessaire d’interroger la relation avec l’analyste, mais tout état mental de ce dernier – impatience, ennui, colère, excitation sexuelle, narcolepsie – était implacablement attribué au patient, en tant que résultat de ses « projections identificatoires massives ». La génération à laquelle j’appartiens a rencontré la pensée de Winnicott et de Bion, qui prêtaient une nouvelle attention au champ bi-personnel de l’analyse, assignant à ce champ, à la fois intrapsychique et intersubjectif, le rôle d’agent de transformation. Un élargissement de perspective qui entraînait la possibilité d’observer les modes par lesquels les deux dimensions, la verticale et l’horizontale, de la vie psychique interagissent dans le processus analytique : les interactions bidirectionnelles entre l’inconscient et le conscient, le passé et le présent, l’Innenwelt et l’Außenwelt, le transfert et le contre-transfert, le « je » et le « tu ».

Mais, comme dans la vie psychique, il arrive aussi dans la vie des idées que l’émergence d’une dimension précédemment négligée se traduise par une nouvelle dominance aux dépens des autres. D’où la conversion de la nouvelle perspective en une nouvelle idéologie : l’hicnunchisme, l’analyse horizontale. Or, ayant participé à cette perspective, je voudrais signaler le risque qu’elle devienne un paradigme à son tour exhaustif : le risque que le sujet obscurcisse l’objet, le contre-transfert le transfert, l’interpersonnel l’intrapsychique, et la construction du sens la découverte du signifié.

La pensée postmoderne nous conduit à effacer les contours entre le sujet et l’objet et entre la représentation et la réalité, jusqu’au point d’abolir la différence qui existe entre les deux : pour le dire avec les mots de Freud, la différence entre ce qui existe en nous et « ce qui existe en dehors de nous et indépendamment de nous » (Freud, 1932, p. 184). Eh bien, mon point de vue est que cette différence devrait nous importer !

Fernando Riolo

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Freud S. (1901 a), Le Rêve et son Interprétation, trad. fr. H. Legros, Paris, Gallimard, 1985 ; GW, I-II.

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Freud S. (1940 a [1938]), Abrégé de psychanalyse, trad. A. Bermann, revue par J. Laplanche, Paris, Puf, 1985, OCF.P, XX, 2010 ; GW, XV.

Bion W.R, Cogitations. Londres, Karnac Books, 1992 [1958-1979].

Bion W.R., A theory of Thinking. The Psycho-Analytic Study of Thinking, Int. J. Psychoanal., 43, 1962, p. 306-310 [1962 a].

Bion W.R., Learning from Experience, Londres, Tavistock, 1962 b.

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Green, A., Le Travail du négatif, Paris, Éditions de Minuit, 1993

Riolo F., Psychoanalytic Transformations, Int. J. Psychoanal., 88, 2007, p. 1375-1379 ; trad. fr. F. Guignard in L’Année psychanalytique internationale, Paris, Éditions In Press, 2008.

Riolo F., Trasformazioni in allucinosi, Riv. di Psicoanalisi, 3, 2010 ; Transformations en hallucinose, trad. fr. F. Guignard in Revue française de psychanalyse, t. LXXVII, n° 3, 2013.

[1] « An inborn disposition corresponding to an expectation of a breast. […] I shall limit the term “thought” to the mating of a pre-conception with a frustration ». (Bion, 1962a, p. 306-307)

[2] Comme on le voit, O n’est pas pour Bion une entité métaphysique, mais plutôt une réalité matérielle : « The sign (O) would denote something that is not a mental phenomenon » (Bion, 1965, p. 12).

[3] « The basic relationships that I postulate are (1) X loves Y; (2) X hates Y; and (3) X knows Y. These links will be expressed by the signs L, H and K. » (Bion, 1962b, p. 41).