La Revue Française de Psychanalyse

Quelques remarques sur l’usage de la notion de transitionnalité

Quelques remarques sur l’usage de la notion de transitionnalité

Emmanuelle Chervet est psychanalyste, membre titulaire formateur de la SPP.

 

Quelques remarques sur l’usage de la notion de transitionnalité

À l’issue du colloque de Deauville sur la transitionnalité*, j’ai éprouvé le besoin de revenir sur quelques différenciations, qui me semblent nécessaires du fait de l’étendue que prend cette notion. En effet, à partir de son observation des phénomènes transitionnels, l’élargissement que Winnicott a établi à l’expérience culturelle nous a autorisés à parler de transitionnalité pour évoquer des réalités très diverses. La tonalité commune en est alors l’idée d’une liberté vis-à-vis de la contrainte imagoïque et des fonctionnements duels en tout ou rien… Tout ce qui est nuancé, tolérant la paradoxalité, bien tempéré, peut être désigné comme transitionnel… D’où un usage extensif, parfois teinté d’une réassurance quant à la bonne conduite analytique, qui masque des réalités psychiques bien différentes. Je tenterai de préciser ces différenciations par quelques remarques, très inachevées et qui réclameraient d’autres développements. In fine, j’interrogerai ici une idée qui a été formulée à plusieurs reprises pendant le colloque, selon laquelle rétablir un fonctionnement transitionnel lorsqu’il est menacé ou absent pourrait être un but pour l’analyste pendant la cure.

D’une part, il est intéressant de remarquer la proximité entre la théorisation des phénomènes transitionnels proprement dits par Winnicott et la théorisation freudienne des liaisons préalables dans Au-delà et Le moi et le ça, qu’en France à la suite de Didier Anzieu puis René Roussillon on a appelé les symbolisations primaires. La réflexion sur l’abord psychanalytique des états-limites, des adolescents, ou encore de la pathologie psychosomatique, pour lesquels le régime représentatif est en difficulté et la topique incertaine, incite en effet à revenir à ce que Freud entend par liaisons préalables (Freud 1920g) à l’installation du principe de plaisir : l’établissement et l’investissement d’un « domaine intermédiaire » préconscient (Freud, 1923b), qui est parfois l’enjeu principal de la cure. Les phénomènes transitionnels condensent de multiples processus de l’expérience élémentaire des fondements de la représentation, que l’on peut tenter d’articuler aux formulations freudiennes (E. Chervet, 2016), comme Jean-Louis Baldacci l’a fait lors du colloque pour la notion de sublimation.
D’autre part, il m’a semblé utile de préciser un registre de la pensée de Winnicott qui ne relève pas de la transitionnalité, voire qui s’y oppose et réclame d’autres modalités techniques. La présentation peu systématisée de la pensée de Winnicott se prête à un syncrétisme qu’il me semble utile de déplier. Tout Winnicott n’est pas transitionnalité ! En effet, ses écrits sur l’usage de l’objet et les identifications, issus de la pratique du transfert des états-limites, décrivent des processus marqués d’une radicalité et d’une violence qui s’opposent point par point à la transitionnalité, puisqu’il s’agit des difficultés de constitution du sujet contre l’objet, par l’investissement d’un fantasme de destruction. Cette part de l’œuvre de Winnicott se rapproche plutôt de la question de l’identification et de l’instauration du surmoi chez Freud, à travers un achoppement particulier rencontré dans la cure des états-limites.

PHÉNOMÈNES TRANSITIONNELS CHEZ WINNICOTT : CONCRÉTUDE ET SOLITUDE EN PRÉSENCE DE L’OBJET

L’objet transitionnel est un objet matériel, le jeu manipule des objets concrets, qui deviennent significatifs par leur investissement sans pour autant être liés d’emblée à des mots. Mais le langage intervient très vite : « fort ! », « da ! », ponctuant l’expérience.

Dans la cure, il s’agit de la place d’une expérience significative, agie, par exemple sur le cadre, mais aussi de l’appui du patient sur son expérience, dans sa vie, dont la concrétude échappe entièrement à l’analyste tant qu’elle n’est pas verbalisable, et en grande partie de toute façon. Il y a là pour l’analyste un tiers d’emblée : le corps du patient et ses investissements pulsionnels dirigés vers le monde extérieur. Une altérité et une opacité, qui s’imposent avec force dans les cures où la verbalisation est difficile, et dont on ne peut pas précipiter la liaison au langage. Cela d’autant plus que le patient est confronté à des traces traumatiques.

Il me semble là que la description des phénomènes transitionnels (Winnicott, 1975, p. 34) est très précise : l’enfant est seul avec son jeu, en présence d’un maternel-environnement non investi pour lui-même. L’objet du jeu est un objet matériel, déplacé par rapport au corps maternel, qui s’éprouve à travers le champ de la perception puisqu’il est concret. Dans ce premier temps, les processus psychiques se construisent à la faveur d’une manipulation solitaire, active et motrice de la réalité matérielle. Le registre est celui d’une toute-puissance relative. Il y a donc une épreuve de réalité partielle, analogue à celle décrite par Freud dans un premier temps, liée à la matérialité et à la motricité. L’objet, qu’il soit un doudou ou une activité de jeu concrète, telle bobine ou spatule, doit avoir une consistance matérielle, et certains aspects qui évoquent l’animation, la vie, mais pas de subjectivité propre. La mère-environnement veille par son adaptation aux conditions permettant le jeu, mais doit être capable de supporter d’être considérée comme absente, condition nécessaire à l’installation du jeu « seul en présence de l’objet » et de l’aire d’illusion. C’est précisément la qualité de l’adaptation de la mère qui permet à l’enfant de ne pas l’inclure dans ses centres d’intérêt du moment, sur lesquels il est exclusivement et intensément concentré. Il y a, du fait de l’usage du mot « objet » une source de glissements de sens, qui rend compte de la subtilité et de la dimension paradoxale de l’expérience, mais permet des confusions. À ce stade, si l’enfant attaque son « objet » concret, le maltraite, et que la permanence de celui-ci importe, il ne s’agit pas de l’objet-mère ni de « réponse de l’objet » : « Il n’y a pas d’échange entre la mère et l’enfant » (Winnicott, 1975, p. 46).

Il me semble que ce modèle rend bien compte d’un mode de fonctionnement de la cure, lorsqu’une restauration des fondements représentatifs par ce type d’inscription au plus près de l’expérience est à l’ordre du jour. Ce modèle n’autorise pas l’interprétation de transfert, mais seulement des interventions respectant une impersonnalité, destinées à soutenir le processus en cours dans sa méconnaissance : il n’est pas question ici de réflexivité ni d’aucune mutualité. L’enjeu est l’inscription de l’expérience, non sa mise en sens. La question de la tiercéité se pose de façon très dissymétrique entre le patient et l’analyste : ambiguïté pour le patient pour qui la question de l’altérité ne se pose pas, mais de la part de l’analyste, respect d’une relation d’inconnu, puisque le rapport du patient à son monde perceptif lui échappe tant que sa traduction en mots est inchoative, très concrète ou encore très élémentaire. C’est la difficulté de tenir cette position de discrétion, de supporter l’absentation et l’opacité qui fait parfois interpréter, forcer le sens. Winnicott signale à de nombreuses reprises la nécessité de laisser le patient expérimenter son accès aux mots, de ne pas précipiter de « compréhension ». L’expérience de la verbalisation est élaboration en elle-même. Cela laisse bien sûr place à des interventions facilitatrices.

Il faut noter cependant une autre source de confusion : la situation analytique suppose toujours, entre deux adultes qui ont conventionnalisé ce dispositif, une entente pour laisser venir des expressions régressives qui resteront encadrées par des fonctionnements plus élaborés. L’utilisation du « jeu analytique comme jeu élaboré de l’aire culturelle » vient ainsi encadrer le jeu élémentaire plus essentiel qu’elle permet. Mais il faut alors préciser que le « chevauchement » des aires culturelles de chacun n’est que très partiel, illusoire lui aussi, et qu’en aucun cas il ne s’agit d’une aire unique commune aux deux protagonistes, ce qui installerait la situation dans une intersubjectivité. Sylvie Pons-Nicolas signale, citant un passage de Winnicott, que dans le fonctionnement idéal de cette aire culturelle, l’adulte arrive à « jouir de son aire personnelle intermédiaire sans rien revendiquer », ce qui permet le cas échéant « de reconnaître nos propres aires intermédiaires correspondantes ». Winnicott donne ici en exemple les groupes organisés autour d’arts, religion… Mais il n’ajoute pas alors la psychanalyse. Il le fera occasionnellement ailleurs, mais il nous faut alors préciser que le fonctionnement de la cure n’autorise pas les communautés de déni qui fondent les groupes à thème culturel et permettent d’élargir l’illusion pour la partager d’une façon qui devient stable, perdant donc en partie ses caractéristiques transitionnelles. Le déni en commun est nécessaire aux groupes, il ne peut fonder un modèle de la cure même s’il est dans une certaine mesure inévitable.

EXCITATION ET DISRUPTIVITÉ : LE DÉPLACEMENT

Pour Winnicott, les phénomènes transitionnels se passent sans excitation disruptive, du fait de l’adaptation maternelle : une part de désexualisation est opérée par la mère. Néanmoins, il signale que l’enfant peut maltraiter ses objets violemment : l’expérience transitionnelle est intense mais non traumatique. Selon Freud à propos du jeu de la bobine, elle traite le traumatique.

Alors lorsque Winnicott dit qu’il ne s’agit pas d’un investissement pulsionnel, ne faut-il pas entendre qu’il y a déjà aussi de la part de l’enfant un certain degré de « désexualisation » ? Et donc déjà une grande complexité de processus, comme l’évoque Jean-Louis Baldacci ? C’est la question de l’excitation qui est posée, dont J.-L. Baldacci précise à propos du jeu de la petite fille avec ses pieds décrit par Winnicott combien il contient aussi déjà les figurations sexuelles.

Il me semble aussi que ce que Winnicott entend là, c’est que le jeu ne se sexualise pas justement parce qu’il opère un déplacement par rapport à l’objet de la satisfaction, le sein. Déplacement plutôt que sublimation car métonymique, sur un objet matériel, concret. On peut penser à la distinction de Paul Denis entre objet d’emprise et objet de satisfaction, du fait de la satisfaction non sexuelle liée à la maîtrise motrice de l’objet transitionnel, cette « possession » du moi, satisfaction qui réalise et soutient l’acquisition des processus de maturation de l’activité corporelle et de sa représentation motrice. De ce point de vue il s’agit bien d’une activité du moi, un moi non encore investi quant à ses limites subjectives, mais qui commence à s’éprouver quant à ses limites corporelles. Winnicott décrira ensuite l’élargissement de l’expérience culturelle comme une série de déplacements d’investissement : « Les phénomènes transitionnels deviennent diffus et se répandent dans la zone intermédiaire […] » Il faudrait développer là la question de l’animisme et de la transposition, décrite par Freud dans Le Moi et le Ça (Freud, 1923b), par laquelle « ce qui, de l’intérieur, veut devenir conscient, doit se transposer sur des perceptions extérieures ». On peut penser que le jeu élémentaire est une activité d’investissement de perceptions, au contact de la réalité matérielle, pour constituer les représentations, à la faveur de l’animisme infantile (Chervet B., 2008).

Après le paradoxe de l’appartenance moi-non-moi de Winnicott, on trouve ici le paradoxe symbolisation-réalité matérielle : l’objet transitionnel symbolise le sein, mais c’est sa présence effective, sensible qui est investie. Pourtant l’investissement des phénomènes transitionnels suppose un certain degré de deuil quant à l’expérience de satisfaction. Ce deuil consisterait-il en l’acceptation de l’atténuation de l’intensité de l’excitation, de la sensation, au profit de la maîtrise que permet d’éprouver la motricité ? Même en l’absence de transposition sur le langage, un accès au fonctionnement en « petites quantités » ? Et une acceptation de la perte de contact proximal avec la mère-objet de satisfaction, voire un détournement actif de celui-ci ?

Mais ici, on a affaire à des processus infiniment complexes, dont la dimension transitionnelle ne décrit qu’un aspect : l’investissement du corps propre et l’élaboration des auto-érotismes, l’organisation de l’hystérie primaire, l’émergence du fantasme… Dès que l’expérience transitionnelle se développe, elle s’inscrit dans de multiples processus qu’on ne peut y réduire. Le jeu élémentaire inclura très vite la problématique œdipienne dans des scénarios devenus complexes.

L’ATTAQUE DE L’OBJET ET LE JEU IDENTIFICATOIRE

Il faut donc préciser les usages du mot objet chez Winnicott : dans l’article sur les phénomènes transitionnels, il désigne les objets transitionnels, le champ phénoménal est celui du jeu de l’enfant, la mère-environnement n’est pas un objet.

Au contraire, dans l’article « L’utilisation de l’objet et le mode de relation à l’objet au travers des identifications » (Winnicott, 1969) le champ phénoménal est celui du transfert dans la cure des états-limites, et Winnicott décrit un autre processus que celui de la transitionnalité, celui du passage de l’objet subjectif à l’objet objectif, un processus d’établissement d’une épreuve de réalité passant par les identifications et non par la motricité. Il s’agit d’investissements affectifs et représentatifs symbolisés et non de la manipulation d’objets concrets dans l’aire d’illusion. C’est un processus de meurtre, de destruction de l’objet investi (dans la cure, il s’agit de l’analyste), qui, s’il survit, le fait émerger de la subjectivité pour appartenir au monde extérieur : ici, plus d’ambiguïté, plus de paradoxe… L’objet devient non-moi radicalement : « Ici s’inaugure le fantasme chez l’individu » (Winnicott, 1969, p. 169). Fantasme, et non plus animisme investissant le monde concret. La réflexion de Winnicott sur la dimension primaire de la destructivité (Winnicott, 1969, p. 253 et sq), reprise par Jean-Louis Baldacci, approfondit encore la radicalité de sa description.

Winnicott décrit ce processus comme caractéristique de la cure des états-limites, si du moins on le laisse advenir en évitant d’engager une complicité avec le patient pour maintenir un fonctionnement névrotique, dont il est capable, mais qui laisse de côté l’essentiel de sa réalité psychique. Ici donc, si l’analyste se donnait pour but le « rétablissement d’une transitionnalité » au moment où les choses se gâtent, il manquerait l’essentiel… Dans « Objets de l’usage d’un objet », Winnicott décrit en effet l’enjeu identificatoire qui instaure le sujet en constituant à l’intérieur un fantasme de destruction de l’objet, mais en passant par un long processus d’attaque destructrice qui en marque la difficulté chez les états-limites, leur proximité avec la psychose.

La patiente de Sylvie Pons-Nicolas inaugure ce processus identificatoire par un transfert latéral sur sa supérieure hiérarchique dont l’analyste repère la dimension haineuse. Puis se développe une longue traversée de transfert négatif, évoquant la réaction thérapeutique négative. Une figure imagoïque persécutoire domine la scène. L’analyste peut formuler son souhait de retrouver une ambiance plus « transitionnelle », mais elle n’en fait pas un but : elle reste attentive, tout le temps qu’il faudra, à permettre la figuration des contenus à l’œuvre dans cette « rupture » de la confiance. Elle élabore pied à pied un contre-transfert douloureux, et supporte la haine éveillée chez la patiente par la situation analytique, en tentant de favoriser la remémoration, le contact avec les traces historiques. Si elle note au bout de ce temps l’apparition d’un humour et d’un plaisir de fonctionnement chez la patiente, elle n’a rien fait pour précipiter cette évolution. Ses élaborations sont d’ailleurs largement plus variées que le registre identificatoire décrit par Winnicott. Si l’advenue d’un régime « bien tempéré » de la cure est l’un des signes de l’élaboration en cours, elle n’en est pas le but.

La patiente de Jean-Louis Baldacci est dans un registre bien différent : la « scène » qu’elle agit, avec une note de triomphe, ne me semble pas du registre de la destruction de l’objet, mais d’une dramatisation répétant une scène avec son père dans un registre plus proche de la réminiscence hystérique. La réserve de l’analyste est alors respect du déploiement de cette dramatisation malgré sa valeur transgressive, appuyée sur sa réflexion sur la place de la transgression. L’analyste en la laissant partir est malgré sa perplexité convaincu qu’il n’y aura pas rupture. Une confiance de fond est à l’œuvre. La dramatisation se rapproche d’une scène hystérique que l’interprétation aidera à retrouver.

Il me semble que si l’on tentait de préciser la correspondance chez Freud du mode d’identification décrit dans les articles tardifs de Winnicott, c’est d’abord au registre de la mélancolie décrit dans Deuil et Mélancolie qu’il faudrait recourir. Il n’est que d’observer la place que tiennent les reproches dans les descriptions cliniques de l’attaque de l’objet… Cela annonce sur un plan métapsychologique l’élaboration de l’instauration du surmoi, décrite aussi dans Le moi et le ça, processus d’intégration de la culpabilité inconsciente au sein d’une identification qui contient le potentiel destructeur. Alors la complexité freudienne permet de penser que c’est par l’instauration de limites internes, c’est-à-dire l’organisation topique, que peut s’installer la limite externe, entre le moi et l’objet.

Emmanuelle Chervet

 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Chervet B., Heurs et malheurs du concept de protection, in Durieux M.-C. et Janin-Oudinot M., Figures de la projection, Paris, Puf, 2008.

Chervet E., Patient et interprète, le domaine intermédiaire, Rapport du 77e CPLF, Bulletin de la SPP, 2016, p. 44-52 et chap. 4, p. 87-97 (à paraître in Rfp, 2017-5).

Freud S. (1920g), Au-delà du principe de plaisir, Essais de psychanalyse, trad. fr. J. Laplanche, J.-B. Pontalis, Paris, Payot, « Petite bibliothèque », 1982 ; OCF-P, XV, 1996 ; GW, XIII.

Freud S. (1923b), Le moi et le ça, Essais de psychanalyse, trad. fr. J. Laplanche, Paris, Payot, 1981 ; OCF-P, XVI, 1991 ; GW, XIII.

Winnicott D.W. (1969), Objet et usage de l’objet, La Crainte de l’effondrement, Paris, Gallimard, 2000.

Winnicott D.W., Objets transitionnels et phénomènes transitionnels, Jeu et Réalité, Paris, Gallimard, « Folio », 1975.

  * Ce numéro “Transitionnalité et sublimation” est élaboré à partir du colloque René Diatkine qui s’est tenu à Deauville les 1er et 2 octobre 2016 et a interrogé le processus analytique “sous l’angle de l’établissement d’une forme de transitionnalité et du développement de mouvements sublimatoires” à partir des situations cliniques décrites par les rapporteurs dans leurs interventions. 

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