La Revue Française de Psychanalyse

RÉSUMÉS DES ARTICLES

RÉSUMÉS DES ARTICLES

Thème
De l’envie

Interventions

Laure Bonneton-Tort – Renoncer à l’envie ?

RÉSUMÉ – Dans l’imaginaire collectif, le destin de l’envieux n’a d’autres issues que la mélancolie ou la psychopathie. Du point de vue de la psychanalyse, la perspective de Melanie Klein permet de penser la transformation de l’envie en gratitude. Mais de quelle façon aborder la problématique de l’envie dans une cure si l’on ne souscrit pas au style des interprétations kleiniennes situées dans le registre de la destructivité ? Au fil de séquences cliniques, l’auteure se demande s’il est possible, à partir d’une position de transfert horizontal, de permettre à une patiente d’intégrer son agressivité tout en restaurant son narcissisme blessé. La position de Freud concernant l’envie du pénis sera interrogée à partir d’une réflexion sur la représentation du sexe féminin. Enfin, la question sera posée de la légitimité pour les analystes de s’inscrire dans le sillage de la définition kleinienne de l’envie alors que son lien avec la théorie théologique du péché est explicite.

MOTS-CLÉScontre-transfert, destructivité, envie du pénis, féminin, narcissisme, transfert horizontal/vertical.

Dominique Cupa – Envie destructrice, emprise et narcissisme

RÉSUMÉ – L’envie primaire destructrice dans son lien au narcissisme, ses atteintes et les réponses qu’elles suscitent, est interrogée. Partant du travail clinique avec une patiente, il est avancé que l’envie est un affect primaire appartenant à la projection de la haine primitive constitutive de l’objet externe jointe au mouvement introjectif de la satisfaction hallucinatoire du désir de l’apport libidinal. Propre à la relation narcissique primaire, il est d’autant plus violent que le miroir renvoie une image négative envieuse, comme c’est le cas entre Lola et sa mère. L’envie de l’enfant se complique alors de l’envie maternelle. L’activité toxique de l’envie mine les assises narcissiques, entraîne des perturbations dans l’installation de l’identité primaire et de l’organisation œdipienne. Elle déforme les sentiments comme la jalousie et l’avidité. Elle peut se propager de génération en génération. Le père, comme amant de la mère, permettra de desserrer l’étau de l’emprise narcissique envieuse.

MOTS-CLÉS – envie destructrice, emprise, narcissisme, affect primaire, créativité.

Bernard Bensidoun – « Mon envie, ma sœur »

RÉSUMÉ – À partir de l’histoire clinique d’une fille avec sa mère et de ce qui se présente comme une rivalité fraternelle, l’article montre le continuum entre l’envie des débuts, envie au sens Kleinien et d’autres figures de l’envie comme le désir de savoir. Les rapports entre envie, emprise et désir de savoir seront explorés. Cette transformation sera observée sur deux générations, partant de l’envie-pathologie narcissique d’une mère au désir de savoir de la fille. La clinique de l’envie y sera décrite, tout comme les conséquences de celle-ci sur le psychisme de l’enfant envié ou des objets enviés. Les effets de l’identification projective faisant apparaître une pathologie de l’introjection chez l’enfant seront observés. Les figures de l’envie dans la clinique du transfert et ses effets dans le contre-transfert seront décrits. Le couple envieux-envié sera exploré comme figure du double avec les mouvements d’inquiétante étrangeté associés. L’apparition d’une maladie somatique posera la question de l’économie de l’envie.

MOTS-CLÉS – envie, emprise, désir de savoir, transformation, relation mère-fille.

Prolongements et ouvertures

Clarisse Baruch – Une envie d’inceste

RÉSUMÉ – Les relations fraternelles sont trop souvent identifiées dans l’analyse aux déplacements des objets primaires sur la fratrie, sans prendre en compte la spécificité de ces relations objectales. Pourtant, les relations horizontales ont une place bien à elles, qui se retrouvent dans des transferts qui dénient l’asymétrie de la situation.

Par l’intermédiaire de la cure d’Élodie, sont abordés les passages possibles entre inceste horizontal et inceste vertical, retraduits dans l’analyse par l’évolution d’un transfert horizontal en transfert vertical. Après l’apparition de souvenirs de jeux sexuels témoins de réalisation de désirs incestueux sœur/sœur, la découverte d’un inceste vécu entre le père et la sœur bouleverse le paysage et permet l’élaboration d’une jalousie d’Élodie envers sa sœur, en lieu et place de l’envie haineuse qui prévalait auparavant. L’interprétation du transfert a précédé le mouvement, pointant dans un premier temps la contestation rageuse de l’asymétrie du cadre, puis le déplacement possible sur une mère qui avait été jusque-là ignorée.

MOTS-CLÉS – transfert horizontal/transfert vertical, relation fraternelle, inceste, envie, jalousie.

Sylvie Pons-Nicolas – La résistance, un levier pour transformer l’envie ?

RÉSUMÉ – Réflexion sur les liens entre envie et résistance. À partir d’éléments de l’histoire clinique de la patiente de Bernard Bensidoun, l’auteure questionne l’envie du pénis dans le concept de réaction thérapeutique négative. Elle postule que dans certaines configurations, lorsque les processus d’introjection et d’identification ont été entravés par les conduites d’emprise de mères envieuses, la résistance dans la cure est potentiellement une résistance vitale pour exister. Elle pourrait être un passage par un transfert agi pour se déprendre d’identifications aliénantes. Ce qui permettrait de cheminer d’une altérité dangereuse à une altérité révélatrice de soi dans laquelle une envie appropriative du registre primaire transformée en désir de savoir participerait de la symbolisation de la différence. La capacité de l’analyste à se laisser « utiliser » au sens winnicottien, en jouant de sa part de féminin et de masculin, est un facteur essentiel pour favoriser ces processus de transformation.

MOTS-CLÉS – identifications aliénantes, envie du pénis, réaction thérapeutique négative, intégration phallique, bisexualité psychique, altérité.

Martine Pichon-Damesin – Quand l’envie s’invite

RÉSUMÉ – L’envie est le plus souvent envisagée dans son intensité négative. Nombre de récits ou œuvres culturelles en rendent compte. Cette force destructrice a été théorisée par Melanie Klein. Elle la décrit dès le début de la vie et en souligne la base constitutionnelle. L’auteure reprend cette conceptualisation et la nuance en appui sur les critiques de Winnicott à ce sujet. Celles-ci ouvrent sur la question de l’environnement, son influence, et offrent une compréhension de ce qui se joue dans le travail analytique. Un cas clinique l’illustrera et permettra de montrer une des façons dont l’envie trouve à s’inviter dans la cure. Pour Julie, ce sera tout d’abord par les variations de son discours. Un mode interprétatif, donnant chair aux mots, marquera un tournant et favorisera un processus d’élaboration de l’envie, au travers de l’élaboration anale. Des mouvements projectifs à un possible accès à un autre regard sur soi, un chemin se trace, porté par le transfert, vers l’envie de, envie de vie.

MOTS-CLÉS – envie, destructivité, environnement, analité, auto-érotisme.

Marie Françoise Laval-Hygonenq – À propos de l’envie : Reprise de la question de l’introjection

RÉSUMÉ – Au regard de la butée freudienne sur « l’envie du pénis » rapportée au roc biologique (Freud, 1937), je propose une reprise de l’introjection phallique dans les deux sexes en vue d’une perlaboration de l’envie du pénis chez la femme, et de la défense de la passivité chez l’homme (dans le rapport à l’homme), pour élaborer et surmonter l’angoisse de castration. Freud avait perçu en 1923 que ce passage par la phase phallique pouvait ouvrir la voie à la reconnaissance de la féminité et de la masculinité, sans aller au bout de son élaboration : notre avancée dans le travail clinique et théorique nous montre bien qu’un mouvement régressif peut prévaloir quand une découverte nouvelle rencontre des résistances particulièrement fortes. Freud avait aussi constaté qu’il en allait de même avec les dissidences. Toute nouveauté créant un sentiment inquiétant, il s’offre alors deux voies possibles, l’intégration du nouveau ou le repli sur l’acquis. Freud n’a pas hésité dans son œuvre à faire trembler la théorie pour s’engager dans des voies nouvelles, mais le « continent féminin » lui est resté en partie noir. Les avancées de la psychanalyse vont aussi de pair avec celles de la société.

MOTS-CLÉS – envie, envieux/ayant envie, déplaisir-désir, introjecter, surmonter.

Sylvia Cabrera – Destins de l’incorporation d’un objet envieux

RÉSUMÉ – L’envie, sentiment douloureux potentiellement destructeur qui ronge la joie de vivre, se développe au sein de relations d’objets, dont il convient de considérer l’histoire et la qualité. À partir d’un cas de psychodrame, sont interrogés les effets de l’envie de la mère sur le psychisme de l’enfant. L’hypothèse de l’incorporation d’un objet maternel envieux, qui instaure une relation d’emprise à l’intérieur même du sujet, est proposée. Grâce au travail de figuration des différents objets internes et externes que le jeu permet, ainsi que la diversité de leurs relations, le psychodrame est le site analytique de choix pour traiter ces formes de colonisation interne. Chez ce patient, la mise au jour d’un interdit de vivre transmis dans la filiation maternelle a donné lieu à l’actualisation par le jeu d’une « envie de lui-même » interprétée comme l’expression de l’emprise interne de la mère envieuse incorporée.

MOTS CLÉS – envie maternelle, emprise, incorporation, objet interne, psychodrame.

Brigitte Reed-Duvaille – Envie et perversion narcissique, une face noire de l’humanité

RÉSUMÉ – Les manifestations de l’envie s’expriment par des comportements humains de prédation et de destructivité jusqu’au meurtre, à la manière des héros shakespeariens, et traversant l’histoire de l’humanité. Melanie Klein situe l’origine de l’envie au tout début de la construction du moi, une pulsion d’appropriation et d’attaque destructrice de l’objet maternel primaire. Sous l’égide de la pulsion de vie, l’envie constitue une défense contre la pulsion de mort, un processus de survie psychique. Non fantasmée, elle se traduit dans le caractère, et par des réactions thérapeutiques négatives. L’envie, selon P.-C. Racamier, infiltre la personnalité du pervers narcissique et sa relation à l’objet, une défense contre l’envie. L’objet instrumentalisé, non érotisé, protège de l’envie par inversion en son contraire. Le pervers narcissique nie toute dépendance à l’objet bien que celui-ci lui soit vital, comme le montre un exemple clinique où la perte de l’objet le menace d’effondrement psychique.

MOTS-CLÉS – envie, objet vital, perversion narcissique, destructivité.

Frédéric Missenard – L’envie a-t-elle un sexe ? Enjeu meurtrier de l’envie de la fille dans les contes

RÉSUMÉ – Les contes instruisent sur les représentations sociales concernant les enjeux du développement psychique, en tant que lieu privilégié des messages des adultes aux enfants. Notre expérience d’un groupe thérapeutique de contes, basé sur les contes de Grimm, permet de différencier des contes destinés aux filles de ceux destinés aux garçons. Dans les contes pour filles la thématique de l’envie entre mère et fille nous semble primordiale. Le conte Le genévrier est pris comme exemple. Si l’envie, conformément à ce qu’avance Melanie Klein, est inhérente au développement dans les deux sexes, son enjeu chez la fille paraît bien plus fondamental dans le devenir femme et le devenir mère. L’envie concerne les capacités créatrices de la mère. Elle appartient au registre narcissique du début, celui de la séduction narcissique et de l’antœdipe. Son destin sera différent chez les filles et les garçons, les filles restant menacées de la régression et de l’indifférenciation incestuelle.

MOTS-CLÉS – contes, envie, groupes thérapeutiques d’enfants, développement de la fille, inceste.

Marie-Laure Léandri – De l’envie à la mort : Genitrix, de François Mauriac

RÉSUMÉ – Au regard de la théorie kleinienne, l’envie se considère dans son aspect inné, constitutionnel, et comme expression primaire de la pulsion de mort. Pourtant d’autres théorisations ouvrent l’envie à une conception différente, qui la rendent composite et introduisent dans sa compréhension une dimension sexuelle globale dont la seule oralité ne rend compte que partiellement. François Mauriac illustre dans son roman Génitrix plusieurs types d’envie. L’auteur de cet article s’appuie sur ce que le psychanalyste anglais Walter G. Joffe développait dans son article de 1969 et souligne comment l’envie peut, cliniquement, s’appréhender en crises, au cours desquelles l’attracteur œdipien débordé n’organise plus le classique trajet de la pulsion. La notion de territorialité dans son aspect profondément narcissique concourt à l’analyse de l’envie, en particulier quand la figuration de l’inceste prend le devant de la scène.

MOTS-CLÉS – envie, inceste, admiration, territorialité, folie d’emprise, homosexualité primaire.

Bernard Chervet – L’envie et l’infinie extension de la pulsion de vie

RÉSUMÉ – L’envie de pénis se présente comme un refus narcissique de notre incomplétude. En désignant le pénis comme son objet l’envie montre qu’elle est un effet d’une différence interne transposée sur la différence des sexes et dont il convient de se protéger. Ce traumatique endogène est fréquemment désignée du terme de vérité et métaphorisée par le pénis, mais aussi par le soleil ou quelque Dieu dans les mythes. L’envie nous révèle deux vérités du psychisme. Elle figure la propriété spécifique de Éros, la pulsion de vie, sa tendance à une extension infinie, impliquée dans tous les transferts et ambitions à advenir et qui se traduit par le souhait d’être en possession d’une source libidinale illimitée et inépuisable. L’envie nous rappelle aussi l’émerveillement devant la capacité du psychisme à réaliser le travail requis par les tendances extinctives et à soutenir et inscrire ainsi le vivant. L’envie élit et exalte toutes les sources de vie.

MOTS-CLÉS – envie de pénis, différence des sexes, nanti-dépourvu, régressivité pulsionnelle extinctive, pulsion de vie, impératif de mentalisation, masochisme de renoncement.

MOTS-CLÉS – infantile, bébé, langage, développement, environnement.

 

Dossier
Textes introductifs au 52e congrès API
Vancouver 2021 (I)

 

Glen O. Gabbard – Les « dragons des temps originaires » : fin de l’analyse et persistance de l’infantile

RÉSUMÉ – La persistance de l’infantile n’est nulle part plus apparente que dans le processus de la fin de l’analyse. Freud fait preuve d’une franchise inhabituelle en se demandant si une véritable transformation s’était effectuée à la fin de l’analyse. Il note : « On pourrait parfois douter que les dragons des temps originaires soient vraiment morts jusqu’au dernier » (1937c, p. 229 [2010, p. 30]). C’est en étudiant les défenses contre l’infantile que nous pouvons le mieux entrevoir l’intensité et l’omniprésence de l’infantile dans notre travail.

MOTS-CLÉS – infantile, fin (de l’analyse), analyse interminable, déni.

Bonnie E. Litowitz – Construire l’infantile

RÉSUMÉ – Cet article traite des multiples dimensions qui participent aux constructions de l’infantile, telles qu’elles émanent des différentes perspectives psychanalytiques. Il prend en compte trois dimensions : le corps infantile, l’esprit infantile, la psyché infantile. Il fait une rapide recension de nos connaissances actuelles sur la condition physique du nourrisson et sur ses processus mentaux, à partir de méthodologies fondées sur l’observation et l’expérience. L’auteure pose la question de savoir si les psychanalystes, dans leurs reconstructions de la psyché infantile, doivent incorporer cette connaissance ou se contenter de s’appuyer sur les données cliniques issues de leurs propres méthodologies. En outre, l’auteure étudie les origines dans les textes freudiens qui légitiment les reconstructions de la psyché infantile, mais évoque également les théoriciens qui ont choisi d’autres approches. Elle conclut finalement que les dimensions les plus pertinentes pour toute construction de l’infantile dépendent de leur utilité pour l’établissement de l’intersubjectivité avec les patients de notre pratique clinique.

 

Rubriques

Psychanalyse et politique

Andreas Saurer – Climat idéologique, fonctionnement psychique et choix politique

RÉSUMÉ – Le climat idéologique ambiant fait partie des systèmes à produire du sens qui agissent en partie à notre insu. L’explication psychanalytique des événements historiques par la pulsion de mort et la dynamique leader-masse manque de complexité. Pour saisir la dynamique de fond de l’Histoire, il faut saisir son temps long et analyser la complexité de l’interaction dialectique entre conditions économiques, psychologie collective et climat idéologique ambiant. Il y a une articulation entre surmoi individuel et surmoi culturel. La localisation de ce dernier peut se situer dans l’espace transitionnel de Winnicott ou dans le 4e espace de Kaës. Au moyen de deux exemples cliniques est illustrée la fonction protectrice du climat idéologique ambiant suivi d’un exemple de sa fonction destructrice avec l’idéologie nazie. L’article se termine avec la question de savoir si les traits d’un fonctionnement non névrotique associés à une saine capacité de renoncement ne constituent pas les ingrédients indispensables d’une capacité critique sans succomber au totalitarisme.

MOTS-CLÉS – système à produire du sens, climat idéologique ambiant, surmoi culturel, politique, nazisme, destruction, adaptation, critique, totalitarisme, Kaës, Winnicott.

Psychanalyse et société

Riadh Ben Rejeb – Transformation et métamorphose. L’art de réparer les cassures

RÉSUMÉ – Comment peut se réaliser le travail psychanalytique dans un univers culturel où la place du sujet est bien secondaire par rapport à celle du groupe ? Comment entendre le singulier et distinguer la parole de l’individu de celle du collectif ? Ne serait-ce pas d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la démarche psychanalytique n’a pas beaucoup de place dans l’univers culturel arabo-musulman ? L’auteur expose dans ce texte le suivi psychothérapique d’une patiente. Ce travail essaye de permettre de dé-voiler et de dé-couvrir différents niveaux de souvenirs-écrans à la recherche de traces du passé. Différents visages de l’humain sont associés à ce travail de remémoration. Cette illustration permet de refléter l’importance du non-dit relatif à la sexualité dans la société maghrébine. Elle montre surtout l’importance, l’utilité et la pertinence de la démarche analytique individuelle dans un univers socioculturel qui reste marqué par le poids des croyances populaires et des dogmes religieux.

MOTS-CLÉS – transformation, métamorphose, psychanalyse, culture.

Propositions en discussion

Denys Ribas – Face au traumatisme, répétition, clivage et contre-indications de la cure type

RÉSUMÉ – Le traumatisme amène à la construction de la deuxième topique et de la théorie des pulsions qui l’accompagne, introduisant au dualisme pulsionnel entre pulsion de vie et pulsion de mort. La pulsion de mort participe de manière heureuse à l’investissement de l’objet, grâce à l’antinarcissisme, au changement d’objet de la sublimation ainsi qu’au deuil. De même, la compulsion de répétition donne une base temporelle au psychisme, une continuité primitive d’être à la stéréotypie autistique et assure de l’authenticité du transfert dans la cure classique. Le recours au masochisme, pourtant intricateur, est discuté. La répétition du traumatisme, le sentiment inconscient de culpabilité et surtout le clivage deviennent aussi de redoutables entraves à l’action de la psychanalyse. À partir du travail de Rachel Rosenblum sur le danger vital de dire ou d’écrire le traumatisme, deux cas cliniques de Sydney Steward sont repris pour dégager des indices qui contre-indiqueraient une cure analytique.

MOTS-CLÉS – traumatisme, pulsion de mort, compulsion de répétition, clivage, contre-indications à la psychanalyse, Shoah.